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Présentation
L’habitat « Lagunes côtières », milieu « naturel » typique des marais salants et salés, présente une grande variété de groupements végétaux et d’invertébrés, selon les niveaux de salinité rencontrés. Ainsi, on trouve au sein des bassins des végétations liées à un fort taux de salinité, dites hypersalines, telles que des herbiers de Ruppia sp. et des herbiers de Renoncule de Beaudot (Ranunculus baudotii) dans les bassins les moins salés dits « saumâtres ».
Les lagunes saumâtres constituent des milieux très importants pour la biodiversité et accueillent une faune et une flore riche et diversifiée. Pour les odonates, nous pouvons citer le Leste dryade (Lestes dryas), l’Agrion élégant (Ischnura elegans) et le Leste barbare (Lestes barbarus). En ce qui concerne les amphibiens, le Triton palmé (Lissotriton helveticus), le Triton crêté (Triturus cristatus), la Grenouille agile (Rana dalmatina) ou le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus) peuvent y être observés. Enfin, les lagunes saumâtres accueillent l’espèce la plus menacée des marais salants : la Tolypelle saline (Tolypella salina). Les lagunes saumâtres contribuent ainsi à la richesse biologique des marais salants , il est donc primordial de les préserver.
Il existe actuellement des lacunes sur les conditions écologiques favorables à la conservation des herbiers des lagunes saumâtres (niveau d’eau, salinité, teneur en azote et phosphore…). L’amélioration des connaissances sur ces milieux particuliers est nécessaire pour mettre en place une gestion favorable au maintien et au développement de ces herbiers.
Herbiers à Tolypelle saline (Crédit photo : A. LACHAUD)
Herbiers à Renoncule de Baudot (Crédit photo : A. LACHAUD)
Objectifs
L’étude a pour objectif de caractériser les conditions écologiques permettant la présence des herbiers saumâtres de l’habitat « Lagunes côtières » afin de définir les modalités de gestion hydraulique à suivre pour les maintenir voire les développer.
Avancement
L’étude a été réalisée entre mars 2019 et mars 2020
Résultats
15 bassins ont été sélectionnés pour la présence d’herbiers saumâtres lagunaires diversifiés. Ils ont fait l’objet de relevés phytosociologiques et de suivis mensuels des paramètres physicochimiques afin de caractériser les conditions nécessaires à leur développement.
Association du Lamprothamnium papulosii : l’association s’exprime sous la forme d’herbiers très denses à très lâches, avec des variations de recouvrement importantes entre les bassins. La physionomie de cet herbier à éclipse peut varier d’une année à l’autre si les conditions physico-chimiques changent. L’amplitude de salinité pendant la période où s’exprime cette association va de 3,2 g/L à 46,3 g/L. En ce qui concerne le pH, les moyennes des mesures sont comprises entre 8,5 à 9,6. Toutes les lagunes accueillant cette association subissent un assec permettant une minéralisation du substrat, exceptée pour une saline explotiée. Pour cette saline, la minéralisation du substrat est sans doute liée au nettoyage manuel du bassin par le paludier.
Association du Ranunculetum baudotii : cette association s’observe dans des lagunes déconnectées de longue date du réseau salé et qui s’assèchent en été. La salinité varie entre 0,5 et 10,8 g/L en période de végétation. Quant au pH ces variations sont comprises entre 6,63 et 10,85.
Association du Potametum pectinati : cette association a été observée dans un seul bassin restant en eau toute l’année. La salinité moyenne est de 0,5 g/L et le pH moyen de 9,6.
