Quand les marais salants de Guérande accueillent l’une des espèces d’oiseaux les plus menacées d’Europe

Quand on pense aux oiseaux des marais salants, on a d’abord en tête l’Avocette élégante, l’Echasse blanche ou encore l’Aigrette garzette. Mais il faut savoir que la bordure moins salée des marais abrite aussi une grande diversité d’espèces. En effet, avec la déprise salicole et les arrivées d’eau douce, des milieux plus saumâtres se sont développés à la frontière entre les marais salants exploités et les parcelles agricoles ou urbaines. C’est le cas des roselières que l’on retrouve notamment tout le long des marais salants au pied du coteau de Guérande.

 

 

 

Ici, pas d’Avocette mais une des espèces les plus menacées d’Europe : le Phragmite aquatique. Du haut de ses 13 cm et ses 10 g, il arrive tout droit d’Europe de l’Est et vient fréquenter certaines roselières en août en migration, avant de repartir vers l’Afrique de l’Ouest pour y passer l’hiver.

Phragmite aquatique
Un Phragmite aquatique avant son relâcher
Panure à mosutaches
Une Panure à moustaches mâle avant son relâcher

Avec lui, on peut aussi y trouver d’autres espèces rares et menacées, comme la Panure à moustaches ou la Gorgebleue à miroir.

La richesse écologique de ces roselières a justifié l’intégration de certaines d’entre elles au projet LIFE Sallina, comme par exemple celle du Baleiné situé dans le site pilote de Congor Pradel à Guérande. Avec le LIFE, des travaux de restauration vont pouvoir être mis en place en lien direct avec les acteurs locaux utilisant les sites, notamment les chasseurs. Pour les roselières, ces travaux pourront consister en la fauche par secteurs des roseaux ou au bûcheronnage des saules et autres ligneux comme le Baccharis envahissants progressivement le milieu.

 

 

Afin de pouvoir évaluer l’impact de ces travaux, une étude a été initiée en 2019 sur la roselière du Baleiné pour suivre les populations de passereaux paludicoles en période migratoire. Ainsi, des opérations de baguage d’oiseaux sont menées chaque année en août par des bagueurs  agréés par le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux  pour identifier les espèces fréquentant la roselière et estimer leur nombre. Les travaux sur cette roselière sont prévus à l’automne 2022, le recul des 3 années de suivis pré-travaux permettra donc d’évaluer correctement les résultats obtenus à la suite des travaux.

Les oiseaux sont capturés à l’aide de filets verticaux au milieu de la roselière

 

 

 

crédits photos P. DELLA VALLE & Cap Atlantique