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Présentation
On désigne par fossé de ceinture une tranchée, plus ou moins large, creusée dans le sol, permettant l’écoulement des eaux douces provenant des alentours du marais salant : terres agricoles, zones résidentielles ou réseau routier. Il assure leur collecte et leur évacuation jusqu’à l’océan à marée basse via le réseau hydraulique primaire ou secondaire du marais : les étiers et les bondres.
Exemple de fossés de ceintures (Crédits photos : ALTHIS)
Exemple de fossés de ceinture envahis par la végétation (Crédits photos : ALTHIS)
Ces fossés, à l’interface entre milieu doux et milieu salé, constituent des écotones (zone de transition entre deux écosystèmes) et accueillent des espèces patrimoniales notamment des amphibiens et des odonates. Faute d’entretien, une partie de ces fossés est complètement colmatée par la végétation en décomposition et envahie par la végétation ligneuse (saules, prunelliers, Baccharis).
Objectifs
L’étude a pour objectif la caractérisation physique (gabarit, pente des berges, envasement, etc.) et écologique (présence d’amphibiens ou d’odonates) des fossés de ceinture des marais salants de Guérande et du Mès.
Grâce à la hiérarchisation des fossés, les résultats permettront de cibler les fossés à restaurer en priorité.
Avancement
L’étude a été réalisée au printemps 2019
Résultats
28,4 km de fossés de ceinture ont été caractérisés (9,9 km sur le bassin du Mès et 18,5 km sur le bassin de Guérande).
Fonctionnalité hydraulique : 71 % des fossés étudiés sont considérés comme fonctionnels, 25 % comme défaillants et 4 % n’ont plus la vocation de fossé de ceinture (remaniement du terrain environnant déconnectant le fossé de sa vocation première ou linéaire de fossés correspondant aux réseaux d’eau pluviale ne pouvant donc plus être considérés comme fossé de ceinture).
Peuplement batrachologique : 6 espèces et 2 genres ont pu être observés : Crapaud calamite (Epidalea calamita), Grenouille agile (Rana dalmatina), Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus), Rainette verte (Hyla arborea), Salamandre tachetée (Salamandra salamandra), Triton palmé (Lissotriton helveticus), Grenouille type brune, Grenouille type verte.
Les espèces recensées sont relativement communes à l’exception du Crapaud calamite (mentionné à l’Annexe IV de la Directive Habitats et classé « Vulnérable » sur la liste rouge des Pays de la Loire) et du Pélodyte ponctué qui présentent toutes deux un enjeu local.
Crapaud calamite (Crédit photo : Cap Atlantique)
Pélodyte ponctué (Crédit photo : Cap Atlantique)
Peuplement odonatologique : 8 espèces de libellules ont été recensées : Agrion élégant (Ischnura elegans), Agrion jouvencelle (Coenagrion puella), Agrion mignon (Coenagrion scitulum), Leste brun (Sympecma fusca), Leste sauvage (Lestes barbarus), Petite nymphe au corps (Pyrrhosoma nymphula) de feu, Sympétrum méridional (Sympetrum meridionale), Sympétrum sanguin (Sympetrum sanguineum).
Bien que les prospections aient été concentrées sur les secteurs favorables à la présence d’odonates (fossés en eau, milieux ouverts, présence de scirpaies), peu d’individus ont été observés.
Par ailleurs, malgré un protocole de recherche spécifique au Leste à grands stigmas (Lestes macrostigma), l’espèce n’a pas été trouvée. Classée « En danger » sur la liste rouge des odonates de France, cette espèce est particulièrement présente dans les marais vendéens
Autres observations : l’étude a permis de mettre en évidence la présence du Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) en divers points du réseau de fossés. Espèce protégée nationalement et pour laquelle les populations sont considérées en déclin dans la région Pays de la Loire, peu de données la mentionnait jusqu’à présent dans les marais salants de Guérande et du Mès. La présence de l’espèce devra être prise en compte dans la réalisation des travaux de restauration de fossés de ceinture (maintien de zones avec une hauteur de végétation suffisante pour la dissimulation des individus pendant les travaux).
